s'installer en micro-entreprise

S’installer en micro-entreprise : un bon choix ?

4.8
(21)

S’installer en micro-entreprise : est-ce un bon choix ? Ce statut juridique est-il adapté à votre projet ? Notre avis et conseils avisés.

Est-ce une bonne idée de s’installer en micro-entreprise ? C’est une question que beaucoup d’entrepreneurs se posent, partagés entre la simplicité du statut et les importantes limites qu’il présente. Tentons d’y voir plus clair…

Un peu d’histoire pour commencer. En 2008 avait été créé le régime de l’auto-entreprise, instauré pour lever un maximum d’obstacles à création d’entreprise : un véritable succès, qui s’est toutefois accompagné de controverses, l’auto-entreprise étant accusée de concurrence déloyale vis-à-vis des autres statuts.

Le régime a donc été réformé en 2015 et renommé « micro-entreprise ». Certaines obligations ont été rétablies, notamment la qualification professionnelle pour les artisans. Mais dans les faits, c’est le système de l’auto-entreprise qui triomphe.

De fait, il n’a jamais été aussi facile de créer une entreprise en France…

Voici tout ce qu’il faut savoir sur s’installer en micro-entreprise.

S’installer en micro-entreprise, c’est quoi au juste ?

Une micro-entreprise n’est rien d’autre qu’une entreprise individuelle, c’est-à-dire une activité exercée « en nom personnel ». Mais la micro-entreprise possède des caractéristiques particulières, notamment sur le plan social et fiscal.

Contrairement à une idée reçue, le régime n’est pas limité en durée (sous réserve qu’on ne dépasse pas certains seuils de chiffre d’affaires) et permet d’embaucher.

On peut créer et mettre fin à une micro-entreprise à tout moment. A noter cependant que le régime est fermé à certains types d’activités comme l’agriculture, l’art ou les professions médicales.

La micro-entreprise : quels avantages ?

Le premier avantage qu’il y a à s’installer en micro-entreprise est l’absence de comptabilité à tenir. La seule obligation concerne le suivi du chiffre d’affaires, qui pourra se faire sur un simple cahier ou tableau informatique.

Le chiffre d’affaires doit être déclaré chaque mois car c’est sur la base de celui-ci que les cotisations sociales et les impôts seront calculés.

C’est donc un pourcentage du chiffre d’affaires qui sera prélevé pour le paiement des cotisations, à savoir 12,3 % pour les activités d’achat-vente de marchandises, ou 21,2 % pour les prestations de service. Ces taux sont divisés par deux la première année d’activité en cas de bénéfice de l’ACRE (Aide à la Création ou Reprise d’Entreprise).

Un système extrêmement simple donc, sans risque d’erreur, sans échéancier de prélèvement, sans régularisation de charges : c’est ce qu’on appelle le « régime micro-social ».

Quant à l’impôt sur le revenu, il est calculé sur la base d’un revenu estimé, à savoir :

  • 29% du chiffre d’affaires pour les activités de vente,
  • 50 % du chiffre d’affaires pour les activités de prestations de services,
  • 66% du chiffre d’affaires pour les activités libérales.

C’est donc sur la base de ces montants que les tranches et taux d’imposition s’appliqueront. Il est aussi possible d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, lequel sera alors prélevé selon un pourcentage du chiffre d’affaires, de la même manière que les cotisations sociales : quoi de plus simple ?

Autre avantage : il est permis d’exercer plusieurs activités différentes en micro-entreprise, par exemple une activité de vente de marchandises et une activité de services.

Enfin, le régime est soumis aux mêmes règles que les autres entreprises pour ce qui est du paiement de la TVA (exonération possible en-dessous de certains seuils).

S’installer en micro-entreprise : quels inconvénients ?

Le régime de la micro-entreprise présente aussi des limites et des contraintes, ce qui en fait un statut inadapté dans certains cas.

Tout d’abord, l’absence de comptabilité peut constituer un obstacle, par exemple pour obtenir des financements professionnels ou personnels. En effet, sans document comptable prouvant votre rentabilité, votre conseiller financier pourrait perdre le sourire.

De même, il sera difficile de valoriser ou de revendre le fonds de commerce, toujours du fait de l’absence de comptabilité…

Autre inconvénient, le régime de la micro est fermé à certaines aides telles les exonérations d’impôts en Zone de Revitalisation Rurale ou le prêt d’honneur d’Aveyron Initiative.

Enfin, le régime est limité en termes de chiffre d’affaires. Cependant, les plafonds ont été largement relevés ces dernières années : ils s’établissent désormais à 188 700 € pour la vente de marchandises et 77 700 € pour les prestations de services, ce qui laisse le temps de voir venir.

Au final, le statut de la micro-entreprise est adapté pour les petites activités qui ne demandent pas de gros investissements ni d’engagements juridiques, du moins au départ. Ce statut peut être exercé tout en restant salarié. Il permet de tester son idée dans les meilleures conditions, sans stress et en limitant les risques au maximum.

Mais il faut savoir que beaucoup de micro-entreprises ferment aussi. La preuve que la simplicité du régime ne fait pas tout : l’essentiel est de proposer un produit adapté, de définir un modèle économique viable, et surtout de trouver des clients !

Les démarches pour créer sa micro-entreprise

Depuis le 1er janvier 2023, les démarches de création d’entreprise ont encore été simplifiées : désormais, tout se passe sur internet à travers le guichet unique de création d’entreprise géré par l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) : https://formalites.entreprises.gouv.fr/

Des outils gratuits pour votre projet entrepreneurial

Obtenez nos modèles de documents gratuits pour votre création d’entreprise :

Vous pouvez noter cet article :

Combien d'étoiles mettriez-vous ?

Note moyenne 4.8 / 5. Nombre de votes : 21

Pas encore de vote ! Soyez le premier.

Merci pour votre soutien !

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :