pragmatisme et effectuation création entreprise

Le pragmatisme en création d’entreprise : un état d’esprit !

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Le pragmatisme en création d’entreprise : qu’est-ce que l’entrepreneuriat pragmatique ou effectuation ? Quels sont les principes du pragmatisme et du réalisme en création d’entreprise ?

Il y a deux manières d’aborder la création d’entreprise. La première consiste à suivre le processus classique de lancement d’une activité : l’idée, l’étude de marché, la rédaction du plan financier et la recherche de financements.

La seconde est beaucoup plus réaliste. Elle consiste en un processus plus personnel, fondé sur les ressources à disposition et sur les opportunités qui se présentent. Cette approche pragmatique a même été théorisée par des chercheurs sous le terme « d’effectuation », mot savant qui décrit la capacité de mettre une idée à exécution.

Car, il faut le dire, un grand nombre de ceux qui entreprennent de manière classique échouent à atteindre leurs objectifs, tout simplement parce qu’ils se heurtent à des obstacles souvent infranchissables, par exemple le manque de moyens, de compétences ou de financements. A l’inverse, les entrepreneurs pragmatiques s’appuient sur des ressources qu’ils ont déjà, ou sur des opportunités qu’ils sont en mesure de saisir.

Ainsi, l’entrepreneuriat pragmatique constitue une nouvelle manière de créer une activité, une entreprise ou une association. L’entrepreneur se fixe des objectifs réalistes en fonction de ses moyens, de ses ressources à disposition et de ce qu’il est vraiment. Il construit son aventure entrepreneuriale au fil de l’eau : c’est de cette manière qu’il met toutes les chances de son côté.

Voici les principes du pragmatisme en création d’entreprise.

L’entrepreneuriat pragmatique consiste à démarrer avec ce que l’on a. Ici, le point de départ de la création d’entreprise n’est plus l’idée, mais bien la personnalité et les atouts du porteur de projet, lequel tente alors d’utiliser au mieux ses ressources personnelles : compétences, connaissances, savoir-faire, expérience, réseau, entourage personnel, moyens matériels, etc.

Autrement dit, l’entrepreneur pragmatique fonde sa création d’entreprise sur trois piliers : « ce que je suis », « ce que je peux mobiliser », et « qui peut m’aider autour de moi ».

En partant de ces éléments plutôt que d’objectifs irréalistes, l’entrepreneur multiplie ses chances de succès. Par exemple il sera facile, pour celui qui connaît les rouages de l’import-export, de créer une entreprise de transport international plutôt que de tenter de créer un produit connecté alors qu’il ne connaît rien à l’électronique. Si cet individu a peu de moyens, il pourra s’installer en tant que consultant en import-export ou transitaire plutôt que transporteur. De même, un photographe pourra choisir de s’installer s’il a déjà un réseau de prescripteurs et des clients prêts à lui faire confiance.

Le niveau de perte acceptable

Un autre principe du réalisme entrepreneurial est de définir un « niveau de perte acceptable ». Autrement dit, l’objectif n’est plus de tout risquer pour parvenir à l’objectif final, mais de décider de ce que l’on peut ou non risquer, en fonction de sa situation et de ses contraintes personnelles et familiales.

Concrètement, il s’agit pour l’entrepreneur de se fixer ses propres limites, de définir son niveau de perte acceptable notamment en termes de temps passé et de montant à investir au démarrage. Cela permet aussi de réduire le stress tout en incluant l’idée que quelque chose pourra être perdu, à un niveau qui reste modéré.

Dernier principe de l’entrepreneuriat pragmatique : le caractère évolutif du projet. Cela signifie que le projet de création d’entreprise n’est plus tendu vers un objectif unique et intangible, mais peut bifurquer en fonction d’apports, de rencontres, d’opportunités ou de ressources nouvelles. Ainsi, la direction que va prendre le projet ne peut être connue à l’avance et son résultat reste une surprise, y compris pour l’entrepreneur lui-même.

Au-delà de ces éléments, le pragmatisme en création d’entreprise demande certaines qualités…

Dans la logique que nous venons de décrire, l’entrepreneur sait se montrer opportuniste, dans le bon sens du terme. Rien n’est figé, rien n’est connu à l’avance : face à un obstacle ou à une difficulté, il préférera s’adapter plutôt que s’entêter dans sa vision initiale. Ses tâtonnements lui permettront au final de trouver le bon positionnement et le bon modèle économique.

D’autre part, l’entrepreneur pragmatique sait abandonner ou détourner les outils classiques de création d’entreprise pour laisser parler les opportunités. Il n’utilise plus l’étude de marché pour valider une idée, mais pour identifier des niches inexploitées ou se laisser surprendre par une nouvelle opportunité. De même, le plan d’affaires ne lui sert plus à prouver sa viabilité économique future, mais à réinterroger son projet de création d’entreprise en fonction de ses propres moyens et de son niveau d’acceptation du risque.

Soyons clairs, abandonner le parcours de création classique pour adopter les principes de « l’effectuation » nécessite certaines qualités : cela nécessite de savoir faire le point sur soi-même, sur ses atouts, mais aussi de se faire confiance tout en cultivant son côté créatif.

Etre pragmatique, c’est oser voir la réalité telle qu’elle est, ce qui nécessite parfois de sortir de son rêve et de renoncer à une « idée géniale ». Pas toujours évident…

Alors que l’entrepreneuriat classique découragera certains du fait d’un processus trop complexe ou trop normé, l’entrepreneuriat pragmatique permet d’avancer pas à pas en s’écoutant soi-même. Voilà donc le principe de l’entrepreneuriat pour tous, basé sur l’expérience plutôt que sur des grandes théories difficiles à mettre en œuvre.

Le pragmatisme en création d’entreprise ou « effectuation » permet à l’entrepreneur de se voir tel qu’il est, avec sa propre personnalité, dans son environnement : c’est ainsi que la création d’entreprise devient plus rationnelle et moins stressante, sans pour autant perdre de son caractère passionnant !

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